Rapport final sur les "Zones de montagne en Europe : analyse des régions de montagne dans les États membres actuels, les nouveaux États membres et d’autres pays européens (Mountain Areas in Europe: Analysis of mountain areas in EU member states, acceding and other European countries)"
Délimitation et caractérisation des massifs
Principes de délimitation
Lorsqu’on se penche sur les politiques territoriales à l’échelle européenne, les « zones de montagne » peuvent être considérées comme une catégorie générique. Cependant, aux niveaux régional et national, ce concept est nécessairement lié à des chaînes ou « massifs » spécifiques, désignés par un toponyme et sont généralement dotés d’une spécificité culturelle et économique. De même que les fleuves ou les îles, ces massifs structurent la perception de l’organisation du territoire. La délimitation des massifs a pour objectif d’identifier ces zones et d’en proposer une délimitation.
Allemagne : Alpes bavaroises
Autriche : Alpes autrichiennes
France : Alpes méditerranéennes ; Alpes du Nord
Italie : Alpes occidentales ; Alpes centrales ; Alpes orientales
Slovénie : Alpes slovènes
Suisse : Alpes suisses
Chaînes de montagnes (Niveau 1)
Délimitation des massifs (Niveau 3)
Les critères retenus par la Commission européenne pour les zones de montagne
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Altitude |
Critères |
> 2 500 m |
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1 500-2 499 m |
Écart type d'altitude > 50 m entre chaque point et ses 8 points cardinaux qui l'entourent ou |
1 000-1 500 m |
Écart type d'altitude > 50 m entre chaque point et ses 8 points cardinaux qui l'entourent ou |
300-1 000 m |
Écart type d'altitude > 50 m entre chaque point et ses 8 points cardinaux qui l'entourent ou |
0-300 m |
Écart type d'altitude > 50 m entre les 8 points cardinaux (dans 1 km2) et index de contraste de température “K” < 0.25 |
ALA : Amplitude Locale des Altitudes
Afin d’aboutir à une délimitation
satisfaisante, cette étude a utilisé des critères
topographiques légèrement différents de ceux utilisés par le PNUE-WCMC lors de l’étude mondiale de 2000. Les critères sont différenciés en fonction de 5 classes d’altitudes, en partant du principe que plus l’altitude est élevée, moins le paysage a besoin d’être accidenté pour pouvoir être qualifié de « montagneux » :
• En dessous de 300 m, l’objectif est d’identifier les zones dont le relief présente des contrastes considérables sur defaibles distances, comme les fjords d’Écosse et de Norvège et les montagnes côtières en Méditerranée. La meilleure approche permettant d’inclure ces types de paysages est de sélectionner les zones en fonction de l’écart type des altitudes dans le voisinage immédiat de chaque point de mesure. Pour chacun des points du MNT-GTOPO30 utilisé (modèle numérique de terrain avec résolution de 1 km), l’écart type a été calculé par rapport aux 8 points cardinaux qui l’entourent (nord – nord-est – est – sud-est – sud – sud-ouest – ouest – nord-ouest). Si cet écart type est égal ou supérieur à 50 mètres, on considère que le paysage est suffisamment accidenté pour être considéré comme une zone de montagne, en dépit de la faible altitude .
• Entre 300 m et 1 000 m , les zones qui satisfont aux critères mentionnés précédemment ou dont les altitudes recensées dans un rayon de 7 km varient de 300 mètres ou plus sont considérées comme montagneuses.
• Entre 1 000 m et 1 500 m, toutes les zones qui satisfont un des critères mentionnés précédemment sont considérées comme montagneuses. De plus, les zones où la pente maximale entre chaque point de mesure et les 8 points cardinaux qui l’entourent est de 5° ou plus sont également considérées comme montagneuses.
• Entre 1 500 m et 2 500 m, en plus de tous les critères précédents, les zones où la pente maximale entre chaque point de mesure et les 8 points cardinaux qui l’entourent est de 2° ou plus sont considérées comme montagneuses.
• Toutes les zones au-delà de 2500 md’altitude sont désignées comme montagneuses
Les critères de délimitation des montagnes pour le PNUE-WCMC |
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Altitude |
Critères |
> 2 500 m |
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1 500-2 499 m |
> 2° de pente dans un rayon de 3 km |
1 000-1 499 m |
> 5° de pente dans un rayon de 3 km et/ou |
300-999 m |
étendue de l'altitude locale > 300 m dans un rayon de 7 km |
0 – 299 m |
écart type > 50 m pour les points cardinaux |
La délimitation mondiale PNUE-WCMC 2000 se base sur l’altitude et la pente, mais n’inclut pas les zones caractérisées par une topographie marquée en deçà de 300 m d’altitude.
RAPPELS
Les premières définitions des zones de montagne ont été misent en place au niveau national dans la seconde moitié du XXe siècle (RGA : Price, Lysenko, Gloersen, 2004).
Les définitions des zones de montagne varient d'un pays à l'autre
Pays |
Loi sur la montagne |
Définition |
Autriche |
Initiative spéciale des zones de montagne (1979) Programme spécial pour les agriculteurs de montagne |
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France |
Loi sur la montagne (1985) |
Les montagnes sont définies à des fins de développement régional et/ou de questions relatives à des politiques plus générales.
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Italie |
Loi sur la montagne (1994) |
Les montagnes sont définies à des fins de développement régional et/ou de questions relatives à des politiques plus générales. |
Slovénie |
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La montagne est définie principalement à des fins de politiques agricoles, forestières et/ou environnementales. |
Critères de définition d’une zone de montagne dans les pays alpins membres de l'union européenne |
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État membre |
Altitude minimale |
Critères |
Autriche |
700 m |
au-dessus de 500 m si pente > 20 % |
France |
700 m (généralement) -
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Sur la base d’un des deux critères pente-altitude : Sur la base de la combinaison des deux critères pente-altitude : |
Allemagne |
700 m |
difficultés climatiques |
Italie |
600 m |
différence d’altitude > 600 m |
Slovénie |
700 m |
au-dessus de 500 m si plus de la moitié des terres agricoles sont situées sur des pentes > 15 % ; ou pente > 20 % |
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Définitions et critères de définition d’une zone de montagne en Suisse
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Suisse |
LIM - Loi sur les investissements dans les régions de montagne (1974, 1997) |
Les montagnes sont définies à des fins de développement régional et/ou de questions relatives à des politiques plus générales. Office fédéral de l’agriculture (OFAG) subdivise la surface utilisée à des fins agricoles en régions et en zones en fonction des conditions de production et des conditions de vie.
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La région d’estivage comprend les surfaces utilisées traditionnellement pour l’estivage La région de montagne regroupe les surfaces traditionnellement utilisées en été pour l’estivage. La région de montagne s’étend des zones de montagne favorablement situées |
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a. la zone de montagne I
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Par ordre décroissant suivant l'importance des critères : -les conditions climatiques, notamment la durée de la période de végétation -les voies de communication, -la configuration du terrain, |
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Certains pays européens de montagne ont plus d'une définition de l'espace alpin sur leur territoire national.
Deux exemples sont le Land allemand de Bavière et la région de montagne Lombardie en Italie.
Dans le cas de la région de Lombardie (Italie), la délimitation des zones de montagne est issue, non seulement de critères topographiques et climatiques, mais, également géographiques, démographiques, économiques, sociaux et de divisions territoriales. La délimitation des zones de montagne a été effectuée simultanément avec une catégorisation des municipalités en trois catégories. À chaque critère sont données trois plages de valeurs, chacune apportant un nombre différent de points ; ainsi, le nombre total de points pour chaque municipalité permet de les classer en trois catégories eu égard aux difficultés.
Critères |
Description |
Territoire |
≤ 10 km2, |
Habitants |
> 3.000, |
Dépeuplement |
≥ 0, |
Pente |
Zone de plaines (pente < 9°) > 20 % de la surface totale, |
Altitude du territoire communal |
60 % de la surface totale au niveau < 600 m, |
Accessibilité |
Distance totale≤ 45 km, |
Nuitées de l'hébergement touristique |
> 50.000, |
Activités extra-agricoles |
> 95 %, |
Altitude du chef-lieu de commune |
≤ 450 au-dessus du niveau de la mer |
Les massifs de montagne concerne 21 États membres de l'Union européenne, 35,69 % de la superficie et 17,73 % de la population européenne, Suisse incluse. Selon les définitions, les montagnes représentent entre 30 et 40 % du territoire de l'Union européenne et entre 12 et 20 % de la population.
Il n'y a pas actuellement de définition européenne officielle de la montagne. Elle varie d'un pays à l'autre et l'on parle de zones de montagne. En général, les critères retenus sont l'altitude (de 200 mètres à 1000 mètres) et la pente (de 10 à 25 %). Certains États tiennent également compte du climat et des conditions d'agriculture.
Proportion des zones de montagne des territoires nationaux européens (2004) :
Pays |
% d’espaces montagneux dans le territoire national |
Suisse |
93,3 |
Norvège |
91,84 |
Slovénie |
77,98 |
Grèce |
77,88 |
Autriche |
73,34 |
Slovaquie |
61,98 |
Italie |
59,94 |
Espagne |
55,59 |
Suède |
50,85 |
Finlande |
49,37 |
Bulgarie |
48,76 |
Chypre |
47,44 |
Portugal |
39,12 |
Roumanie |
37,84 |
République tchèque |
32,26 |
France |
25,25 |
Royaume-Uni |
25,21 |
Allemagne |
14,72 |
Irlande |
10,61 |
Pologne |
5,2 |
Hongrie |
4,7 |
Luxembourg |
4,43 |
Belgique |
4,2 |
Danemark |
0 |
Pays-Bas |
0 |
Estonie |
0 |
Lettonie |
0 |
Lituanie |
0 |
Malte |
0 |