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Nouvelles

Existe-t-il un projet politique en Europe ? - le 02/03/2015 13:22 par Philocat

Existe-t-il un projet politique en Europe ?

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Paul Rebeyrolle - Le Mépris

L’émission diffusée sur Europe 1 « Le Grand rendez-vous » de Jean-Pierre Elkabbach accueillait dimanche 1er mars Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI et maire de Drancy. Force est de constater qu’il tient un langage assez similaire à celui de ses autres congénères, c’est à dire assez insipide et en tous les cas certainement inapte à réconcilier le citoyen avec la politique, au sens noble du terme :

– Aucun projet d’avenir, il critique le bricolage Macron, mais que propose-t-il de concret ? Rallonger le temps de travail alors qu’il est en voie de disparition. Quelle idée originale et progressiste !

– Il accuse la majorité de se préoccuper uniquement de ses échéances politiques, mais que fait-il de différent lorsqu’il parle de ses alliances  à l’occasion des prochaines élections ?

– Il déplore que la France ne sache mobiliser ses partenaires européens dans le domaine militaire. Mais, quelle solution propose-t-il dans ce sens, pense-t-il que son irrésistible charisme parviendrait à convaincre une Europe dans laquelle les pays se replient chaque jour davantage sur eux-mêmes ?

Car l’Europe est dirigée par une classe bourgeoise égoïste et peu soucieuse de partager…

 L’illustration de ce navrant constat se manifeste quotidiennement ;

  • L’absence de coopération avec l’Italie qui accueille chaque jour plus de migrants et dont la population a fait preuve d’une remarquable humanité ;
  • Le non-respect de la voix des peuples lorsqu’ils votent pour élire des représentants qui ne sont pas coulés dans le moule du libéralisme économique ;
  • L’élaboration systématique de contraintes législatives souvent très éloignées de la préoccupation quotidienne du citoyen, et ce, au nom, entre autres, d’une hypothétique sécurité alimentaire, alors que le TAFTA autorise la pénétration en Europe de toutes les hérésies agroalimentaires ;

La liste est longue…

La belle idée d’un continent apaisé, constitué de peuples unis autour d’un projet commun avec comme ligne conductrice la notion de progrès humain ne semble plus réellement au gout du jour. Le pragmatisme, terme récurrent de la sémantique politique toutes tendances confondues, a vaincu. La guerre à l’utopie est déclarée.  Certes, les idéologies du XXe siècle se sont révélées pour le moins désastreuses, mais pour autant, devons-nous abandonner toute idée de voies alternatives au système actuel lequel démontre chroniquement ses faiblesses sur le plan social, politique et écologique ?

Des propositions novatrices émanent des peuples, des intellectuels, mais le pouvoir politique paraît frappé d’autisme et s’arc-boute sur ses dogmes, en invoquant le fameux réalisme politique contre lequel le monde entier est impuissant.

Il ne faudra donc pas s’étonner que les citoyens européens s’orientent vers des solutions « extrêmes ». Les dirigeants européens, agitant légitimement l’épouvantail d’une extrême droite, sous-entendent par le terme « extrême »  toute non-allégeance à l’idéologie dominante. Ainsi, à l’aide de ce tour de magie rhétorique, les partis Syriza en Grèce ou Podemos en Espagne sont-ils placés au même niveau que Le Front national français ou de la Ligue du Nord italienne, le dénominateur commun étant le « populisme » désignation assujettie à des variations considérables en fonction de l’utilisateur. Pourtant, un des fossés idéologiques fondamentaux qui divise ces formations politiques repose sur une vision diamétralement opposée de la condition humaine. L’extrême gauche défend le principe d’égalité entre les individus alors que l’extrême droite le réfute. 

Il est donc très commode pour l’ensemble des dirigeants européens acquis et/ou soumis aux lois du marché d’entretenir cette confusion idéologique. En actionnant le mécanisme de la peur des « extrêmes », ils légitiment une politique d’austérité et imposent une vision unidimensionnelle du monde.

C’est faire abstraction de l’imagination et de la créativité collective, de la complexité humaine.