Nouvelles
La conversation scientifique
Une échange tout "spinozien" entre Étienne Klein et Belinda Cannone, écrivaine et essayiste nous mène sur le chemin de la réflexion suivante :
"d’où vient que la plupart des humains aiment marcher en montagne ?"
Des montagnes et des hommes
France Culture diffuse cette semaine une série de 4 émissions pour comprendre "les" montagnes d'un endroit à un autre, leurs univers différents de part leur configuration géographique, sociale, culturelle, mais aussi présentant les similitudes communes à ces espaces particuliers.
https://www.franceculture.fr/emissions/series/lappel-de-la-montagne-0
Été 2018 : une sécheresse exceptionnelle dans les Alpes
La CIPRA publie un communiqué inquiétant sur l'état des Alpes à l'issue d'un été caniculaire.
La situation risque malheureusement de se répéter et les scientifiques prévoient une disparition totales des glaciers alpins d'ici la fin du siècle.
" L’été 2018 aura été l’un des plus secs et des plus chauds depuis le début des relevés de températures. Les Alpes habituellement si riches en eau ont souffert d’une sécheresse persistante."
https://www.cipra.org/fr/nouveautes/les-alpes-a-court-d2019eau
La montagne, nouvel Ibiza ? (Rummelplatz Alpen)
Un documentaire à ne pas manquer pour qui s'intéresse à l'avenir des Alpes.
Synopsis :
Depuis une cinquantaine d'années, les Alpes ont été livrées au tourisme de masse hivernal, avec des ravages écologiques désormais patents sur la faune, la flore et le réseau hydrologique. Après la coûteuse absurdité des canons à neige et l'invasion des remontées mécaniques dans le paysage, la nature est aujourd'hui menacée par de nouveaux «concepts» marketing, suscités par le raccourcissement drastique de la saison des sports de glisse, en raison du réchauffement climatique. Cependant, des approches plus douces de découverte de la montagne commencent à s'opposer aux usines à neige, avec notamment une valorisation de ses sites en été.
Mardi 01 mars (90 min) ARTE.TV
La COP21 : Les Alpes et leur responsabilité dans le changement climatique.
Un article intéressant de la CIPRA, un avant-goût des échanges houleux qui se préparent à l'occasion de la conférence de décembre à Paris
Plus la conférence climatique de l’ONU se rapproche, plus les débats s’échauffent. Le Protocole de Kyoto expire en 2020 et devra être remplacé en décembre par un nouvel accord international. La réalité du changement climatique est aujourd’hui reconnue par la majorité des États, et ses effets se font sentir un peu partout dans le monde. Mais les points de vue divergent sur la question de la responsabilité dans le réchauffement planétaire. Les pays émergents d’Asie ont-ils par exemple le droit de suivre le modèle économique que les pays européens et d’accentuer ainsi le réchauffement climatique ?
Erri de Luca : une voie de résistance
Erri de Luca est un grand écrivain, un talentueux montagnard et un grimpeur affûté. Il risque 5 ans de prison, pour avoir utilisé le terme « saboter » lors d’un entretien avec un journaliste du Huffington Post qui l’interrogeait au sujet de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin. À l’instar du mouvement NO-TAV, il conteste depuis 10 ans ce projet jugé inutile, couteux et dangereux pour la santé des habitants.

Au-delà des arguments que les partisans et les opposants pourraient invoquer, il s’agit de défendre la liberté d’expression.
Face aux menaces d’incarcération, le réseau SNCF ayant déposé une plainte contre lui, Erri de Luca est déterminé à ne pas céder. Il ouvre une belle ligne dans laquelle s’engager, esthétique et jalonnée d'énigmes complexes à résoudre. Mais, il a déjà gravi une voie très dure à l’âge de 60 ans, alors ce n’est pas une petite montagne qui va venir à bout de sa volonté...
Pour lui apporter notre soutien, il existe une pétition…
Existe-t-il un projet politique en Europe ?

Paul Rebeyrolle - Le Mépris
L’émission diffusée sur Europe 1 « Le Grand rendez-vous » de Jean-Pierre Elkabbach accueillait dimanche 1er mars Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI et maire de Drancy. Force est de constater qu’il tient un langage assez similaire à celui de ses autres congénères, c’est à dire assez insipide et en tous les cas certainement inapte à réconcilier le citoyen avec la politique, au sens noble du terme :
– Aucun projet d’avenir, il critique le bricolage Macron, mais que propose-t-il de concret ? Rallonger le temps de travail alors qu’il est en voie de disparition. Quelle idée originale et progressiste !
– Il accuse la majorité de se préoccuper uniquement de ses échéances politiques, mais que fait-il de différent lorsqu’il parle de ses alliances à l’occasion des prochaines élections ?
– Il déplore que la France ne sache mobiliser ses partenaires européens dans le domaine militaire. Mais, quelle solution propose-t-il dans ce sens, pense-t-il que son irrésistible charisme parviendrait à convaincre une Europe dans laquelle les pays se replient chaque jour davantage sur eux-mêmes ?
Car l’Europe est dirigée par une classe bourgeoise égoïste et peu soucieuse de partager…
L’illustration de ce navrant constat se manifeste quotidiennement ;
- L’absence de coopération avec l’Italie qui accueille chaque jour plus de migrants et dont la population a fait preuve d’une remarquable humanité ;
- Le non-respect de la voix des peuples lorsqu’ils votent pour élire des représentants qui ne sont pas coulés dans le moule du libéralisme économique ;
- L’élaboration systématique de contraintes législatives souvent très éloignées de la préoccupation quotidienne du citoyen, et ce, au nom, entre autres, d’une hypothétique sécurité alimentaire, alors que le TAFTA autorise la pénétration en Europe de toutes les hérésies agroalimentaires ;
La liste est longue…
La belle idée d’un continent apaisé, constitué de peuples unis autour d’un projet commun avec comme ligne conductrice la notion de progrès humain ne semble plus réellement au gout du jour. Le pragmatisme, terme récurrent de la sémantique politique toutes tendances confondues, a vaincu. La guerre à l’utopie est déclarée. Certes, les idéologies du XXe siècle se sont révélées pour le moins désastreuses, mais pour autant, devons-nous abandonner toute idée de voies alternatives au système actuel lequel démontre chroniquement ses faiblesses sur le plan social, politique et écologique ?
Des propositions novatrices émanent des peuples, des intellectuels, mais le pouvoir politique paraît frappé d’autisme et s’arc-boute sur ses dogmes, en invoquant le fameux réalisme politique contre lequel le monde entier est impuissant.
Il ne faudra donc pas s’étonner que les citoyens européens s’orientent vers des solutions « extrêmes ». Les dirigeants européens, agitant légitimement l’épouvantail d’une extrême droite, sous-entendent par le terme « extrême » toute non-allégeance à l’idéologie dominante. Ainsi, à l’aide de ce tour de magie rhétorique, les partis Syriza en Grèce ou Podemos en Espagne sont-ils placés au même niveau que Le Front national français ou de la Ligue du Nord italienne, le dénominateur commun étant le « populisme » désignation assujettie à des variations considérables en fonction de l’utilisateur. Pourtant, un des fossés idéologiques fondamentaux qui divise ces formations politiques repose sur une vision diamétralement opposée de la condition humaine. L’extrême gauche défend le principe d’égalité entre les individus alors que l’extrême droite le réfute.
Il est donc très commode pour l’ensemble des dirigeants européens acquis et/ou soumis aux lois du marché d’entretenir cette confusion idéologique. En actionnant le mécanisme de la peur des « extrêmes », ils légitiment une politique d’austérité et imposent une vision unidimensionnelle du monde.
C’est faire abstraction de l’imagination et de la créativité collective, de la complexité humaine.
L’arme fatale : le rire
Axel Kahn, dans l’émission « Les Matins » de France Culture, au lendemain de la tragédie de Charlie Hebdo, disait à Marc Voinchet que le rire représente une rupture contre l’oppression de la norme.
Le rire est en effet une arme subversive et hautement politique que Charlie manie depuis la naissance du journal.
Charlie, se bat depuis toujours contre tous les obscurantismes, avec comme unique force de frappe, l’humour. Charlie transgresse certaines limites du politiquement correcte au mépris des conséquences dangereuses que son audace peut engendrer. Différents procès ont été intentés au journal et Charb gravement menacé était placé sous surveillance. Malgré tout, Charb, Cabu, Wolinsky et Oncle Bernard, continuaient à déconner...
Mais, on aurait tort de réduire Charlie à un journal purement satirique. L’hebdomadaire au travers de la plume d’Oncle Bernard, d’Antonio Fischetti, de Jean Baptiste Thoret, de Patrick Pelloux, etc. explore en profondeur des sujets variés comme l’économie, l’écologie, le domaine social, la culture. Quel que soit le domaine abordé, on peut considérer que les journalistes de Charlie défendent des convictions clairement situées à gauche de l’échiquier politique. A ce titre, ils luttent depuis toujours contre les discriminations, contre la précarité et l’exclusion.
Les bourreaux de Charlie ont tiré sur ceux mêmes qui plaident depuis toujours pour leur propre cause.
« S’il est vrai que l’humour est la politesse du désespoir, s’il est vrai que le rire, sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s’il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors oui, on peut rire de tout, et l’on doit rire de tout : de la guerre, de la misère et de la mort. » Pierre Desproges.
Et de la religion…