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Fruit de la modernité industrielle, le train fait son apparition dans la chaine alpine. Au départ, les populations locales se sentent menacées dans leurs activités et manifestent une certaine hostilité. Mais elles prennent rapidement conscience du rôle primordial du chemin de fer pour rompre leur isolement. Le XIXe siècle, placé sous le signe de l’innovation technique, se singularise par des travaux difficiles et spectaculaires. Ces derniers donnent naissance aux grandes percées de tunnels ferroviaires sous les cols d’altitude (tunnels longs sous la crête principale et tunnels hélicoïdaux).


Entrée du Tunnel ferroviaire du Simplon a Iselle di Trasquera (It)

Le tunnel du Fréjus-Mont-Cenis, 13.5 km, est inauguré en 1870, le Saint-Gothard en 1882, 15 km avec 7 tunnels hélicoïdaux (axe du Gothard entre Amsteg et Göschenen), l’Arlberg en 1884, 10 km. Suivront, au début du XXe siècle, le Simplon, 19.806 m, mis en service le 30 mai 1906 et considéré pendant longtemps comme le plus long tunnel du monde, les Karawanken et Wocheim en 1906, les Tauern en 1909, le Loetschberg en 1913 et Tende en 1928. Les trains à crémaillère desservent généralement des destinations touristiques ; chemin de fer de la Jungfrau, Zermatt-Gornergrat, Chamonix-Montenvers. Le tunnel ferroviaire du Lötschberg mis en route le 5 juin 2007 constitue avec le tunnel du Simplon la première liaison rapide nord-sud à travers les Alpes.

Le projet de construction d’autres lignes à grande vitesse suivant les longs tunnels existants ou à venir (Lyon-Turin / Munich-Vérone / Vienne-Graz-Klagenfurt) illustre bien la prédominance des intérêts des régions circumalpines sur ceux de la chaine. Tous ces réalisations sont prévues à échéance de 2020 à 2028. De manière générale, les principales voies ferrées traversent la chaine perpendiculairement à son orientation moyenne et génèrent ainsi un transit important reliant les grandes villes alpines aux pôles économiques extérieurs.

Les sillons alpins ne sont pas tous pourvus à quelques exceptions près : les lignes Innsbruck-Bregenz ou Salzburg-Holein en Autriche qui traversent le massif par l’intérieur ont été mises en service à des fins stratégiques, afin d’éviter de passer par l’Allemagne. Les autres voies internes demeurent des lignes secondaires.