Homoalpinus

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En quelques décennies, les structures économiques et sociétales des Alpes se métamorphosent à tel point que la période du XIXe est aussi appelée le « temps des révolutions » :

Les révolutions politiques
La naissance des états nations joue un rôle important dans la dislocation de l’espace alpin. Des conflits opposant les pays remettent en cause la notion de frontière naturelle, hydrographique ou orographique. La création des « Alpini » suivie de celle des « Chasseurs alpins » en France souligne bien cet aspect guerrier. Raoul Blanchard, évoque « un vaste camp retranché » de part et d’autre de la frontière franco-italienne.

La révolution des moyens de communication
Les routes carrossables remplacent peu à peu les sentiers muletiers nécessitant de grands travaux souvent initiés par les états avec des visées stratégiques. Le chemin de fer fait son apparition au milieu du XIXe. Le réseau ferroviaire couvre l’Arc alpin, mais de manière assez lâche si bien que ces nouveaux équipements ne sortent pas totalement certains territoires de l’isolement. Cependant, les Alpes s’ouvrent petit à petit au monde extérieur et l’industrie pénètre les « sociétés paysannes » dont fait mention Werner Bätzing. La révolution industrielle
Elle va ébranler la vie alpine entrainant une révolution écologique et un bouleversement de l’organisation sociale dû à l’émancipation systématique de l’individu des structures préexistantes.
Les premières entreprises industrielles apparaissent vers 1820 de manière sporadique ; ce sont principalement des activités textiles (en Suisse orientale) et minières (Styrie). Les industries liées à l’hydroélectricité permettant de transformer la force motrice des cours d’eau en courant électrique occuperont une place de tout premier dans le développement économique alpin. Ce sont les Alpes qui ont prodigué cette révolution industrielle baptisée « Houille blanche »
Mais la concurrence extérieure à la chaine atténue les effets bénéfiques de ce nouvel essor. L’agriculture traditionnelle est elle-même dépréciée. L’Arc alpin perd de son poids économique et est frappé par une véritable hémorragie humaine en quête de meilleures conditions de travail et d’épanouissement. Les villes offrent de nouvelles possibilités et bénéficient de cet exode.
Parallèlement, certaines régions facilement accessibles par voie ferrée s’ouvrent à une pénétration industrielle et à l’arrivée du tourisme.

L’apparition du tourisme
Tout d’abord confidentiel entre la fin du XVIIIe siècle et la dernière partie du XIXe siècle, il concerne des individus à la recherche d’aventure, mais aussi des scientifiques en quête de connaissance.